Pour la 4ème année consécutive, l’Adan publie les résultats de son étude annuelle consacrée aux crypto-actifs et à l’industrie du Web3 en France et en Europe. Réalisée en partenariat avec Deloitte et Ipsos.

Fidèle à son ambition initiale, cette étude vise à suivre l’évolution de l’adoption des crypto-actifs par le grand public et analyser les dynamiques des entreprises du secteur Web3, leurs ambitions, leurs besoins et leurs perspectives.

Méthodologie de l’étude

Le volet « adoption » des crypto-actifs a été évaluée à travers une enquête menée en janvier 2025 auprès de 2 000 Français âgés de 18 ans et plus. Des échantillons d’environ 1 000 répondants ont été constitués dans cinq autres pays européens : l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et, nouveauté cette année, la Belgique. 

Les données de l’Industrie reposent sur un questionnaire et des entretiens réalisés auprès de 82 entreprises françaises et européennes du Web3. Cette enquête permet de dresser un panorama précis des tendances de marché, de l’accès au financement, des usages professionnels du Web3 et des enjeux structurels, notamment bancaires et réglementaires.

 

Adoption des crypto-actifs par le grand public

Après trois années de hausse continue, l’année 2024 marque une phase de stabilisation de l’adoption en France : 10 % des Français détiennent actuellement des crypto-actifs. Cette ne remet pas en cause l’intérêt croissant du public. En effet, 33 % des Français envisagent d’en acquérir en 2025 (+10 points par rapport à 2023), confirmant une dynamique de démocratisation.

Les détenteurs sont généralement des investisseurs diversifiés, combinant crypto-actifs et produits d’épargne traditionnels. Le secteur gagne en légitimité, notamment grâce à la montée en puissance de nouveaux canaux d’accès comme Revolut, devenue la deuxième plateforme d’acquisition (24 % des usagers).

Les cas d’usage se multiplient : identité numérique décentralisée (48 % d’opinions favorables), paiements (24 %) et finance décentralisée (22 %). Ces perspectives renforcent la perception des crypto-actifs au-delà du simple investissement.

La France se distingue également sur la scène européenne. Si elle accuse un léger recul en matière d’adoption des crypto-actifs, contrairement à d’autres pays comme au Royaume-Uni (19 %), les Pays-Bas (17 %) ou la Belgique (17 %) où la tendance est à la stabilisation ou à la progression, l’intérêt pour les cryptomonnaies y progresse de 10 points, atteignant 33 %, juste derrière l’Italie (37%).

 

"Alors que l’adoption des crypto-actifs marque une phase de stabilisation après plusieurs années de croissance, l’intérêt du public demeure fort et les usages du Web3 continuent de se développer. Parallèlement, les entreprises du secteur affichent de solides ambitions et font preuve d’une grande résilience, malgré des défis persistants liés au financement et à l’accès aux services bancaires."

Laurent Ovion, Président de l'Adan

 

 

 

État des lieux de l’industrie Web3

État des lieux de l’industrie Web3

Malgré un contexte économique incertain, l’industrie du Web3 a fait preuve de résilience en 2024. Après un ralentissement en 2023, les entreprises françaises du secteur repartent à la conquête : 62 % opèrent à l’international et 76 % prévoient d’embaucher en 2025.

L’accès au financement reste un enjeu crucial : 65 % des entreprises ont déjà levé des fonds. Cela soulève des questions importantes pour la souveraineté et la structuration de l’écosystème français. À l’échelle européenne, l’industrie Web3 a levé 2,1 milliards d’euros en 2024, soit 21 % des financements mondiaux du secteur. Les États-Unis maintiennent leur position dominante avec 4,6 milliards d’euros levés, représentant 47 % des investissements globaux.

Les usages professionnels se diversifient : finance décentralisée, tokenisation, traçabilité, paiements, identité, etc. Le cadre réglementaire, notamment grâce à l’entrée en vigueur du règlement MiCA en 2024, apporte plus de clarté. Néanmoins, des obstacles persistent, notamment en matière fiscale et d’accès aux services bancaires.

 

"Renforcer notre souveraineté européenne en matière de financement n’est pas seulement un enjeu économique : c’est une condition essentielle pour bâtir une industrie Web3 forte et durable. En 2024, seuls 32 % des fonds des startups européennes venaient d’Europe, contre 73 % d’origine nationale aux États-Unis."

Marie-Line Ricard, Associée Global FSI Blockchain & Web3 Leader, Deloitte